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Je vis pour la peinture

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En poussant la porte de la maison de François Guitton, le visiteur assiste a une explosion de couleurs. Les couleurs vives des tableaux posés de part et d’autre de la pièce contrastent avec la blancheur des murs.
Le regard est captivé par les formes, l’expression. L’émotion est là suivie de près par l’envie d’en savoir un peu plus sur l’artiste. Guitton est souriant ; très vite son univers embarque le visiteur. Les anecdotes fusent, les rencontres qui changent tout, les endroits magiques et ceux plus obscurs, son amour pour le bassin d’Arcachon et son attachement pour le Lot-et-Garonne qu’il qualifie d’exceptionnel : « Toutes les nationalités sont représentées, c’est un melting-pot plein d’antagonismes, un endroit où beaucoup de choses se sont décidées et pensées, une belle richesse. »

Guitton est un personnage atypique. Dès l’âge de 17 ans, il se fait un nom lors d’expositions internationales, une jeunesse qu’il définit comme « une gaminerie attardée, c’est ainsi que je voyais ma peinture car j’ai mis du temps à m’accepter comme peintre. J’étais un ado en quête d’expression, mon travail était tel un cri, j’étais une éponge absorbant le monde autour de moi. Ce n’est que vers l’âge de 30 ans que j’ai commencé à mettre de l’âme dans mes tableaux. Pour moi, la peinture c’est la vie. J’aime être seul quand je peins afin de garder mon authenticité. Avec l’âge, j’ai l’impression de maîtriser certaines matières, alors je mélange l’huile et l’aquarelle, pour aller jusqu’au bout et dépasser la forme académique de l’art, le reste vient tout seul. Quand je décide d’exposer, je le fais pour montrer mon univers, la manière dont je perçois le monde ».La nature comme base

Selon ses amis, Guitton expose trop peu. C’est pourquoi il y a quelques mois, en avril dernier, ils l’ont inscrit à un concours à Cannes (06). Et Guitton en est revenu, médaillé d’or. Une belle reconnaissance pour ce peintre qui n’avait pas exposé depuis presque quinze ans. « Je suis parti avec huit tableaux et le soutien financier d’un mécène lot-et-garonnais. Là, au milieu de 2 500 candidats représentant 22 nations, j’ai figuré parmi les 150 retenus et je remporte même la médaille d’or. »

Avec l’humilité qui le caractérise, Guitton reste discret : « Je suis tailleur d’arbres, c’est ma deuxième passion, celle qui me nourrit, j’ai besoin d’être proche de la nature, c’est elle qui m’apprend l’humilité et surtout les bases, tailler c’est la base autant que dessiner pour peindre. »

Terme important et redondant dans le vocabulaire de l’artiste, la base est son fil conducteur, « rien ne se construit sans une base. Pour s’exprimer en peinture il faut avoir acquis les bases, c’est un cheminement très particulier, j’estime que l’on peint pour soi, pas pour être vu, je touche en moi des émotions, j’apprends à les contenir pour toucher l’émotion universelle, il faut avoir la fibre qui touche tout le monde, c’est pourquoi mes personnages sont anonymes, ils peuvent parler à n’importe qui. »

Je vis pour la peinture – article du Sud Ouest du 03/09/2012 par Cathy Darbord – crédit photo : C.D.

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